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Kazakhstan - Altyn Emel, Almaty & réflexions

  • Photo du rédacteur: hmargaux
    hmargaux
  • il y a 2 jours
  • 8 min de lecture

On refait nos sacs et on repart. Mustafa a dormi dans le même hôtel que nous : il nous explique en rigolant qu'il est ressorti la veille au soir mais qu'il n'a pas trouvé mieux que cet hôtel.

Quand on a voulu ouvrir le rideau le matin
Quand on a voulu ouvrir le rideau le matin

Pendant le trajet il nous parle du Kazakhstan, de la corruption, de l'absence de démocratie, de la place des femmes et de l'éducation. Ici les enfants commencent l'école à 7 ans !

Sur la route
Sur la route

Il veille sur nous d'un œil bienveillant et l'on sent qu'il a bien préparé le voyage. Il est là, toujours dans l'ombre, discret, mais il est là.

Mustafa nous conduit jusqu'à Besshi, où j'ai réservé 2 nuits dans un camping qui propose toutes sortes de lieux pour dormir : des trucks, des caravanes américaines, et des yourtes, plus adaptées à notre configuration familiale.

Nous avons enfin de vraies toilettes ! Et des douches propres hors d'un sauna. C'est la fin du voyage et nous sommes vraiment fatigués. On décide donc de partir visiter le parc naturel Altyn-Emel, raison de notre présence ici, l'après-midi, ce qui nous permet de ralentir le rythme le matin.

On accède au parc en 4x4 et Mustafa, très professionnel, s'est occupé de nous trouver un chauffeur.


Dans le 4x4 du crush de Kymia
Dans le 4x4 du crush de Kymia

C'est un tout jeune homme de 18 ans qui nous conduit à la dune chantante. Appelée ainsi car il paraît que quand il y a du vent, on l'entend vrombir. Mustafa nous raconte en rigolant que c'est une blague ici ; la dune ne chante évidemment pas, c'est presque une annonce marketing.

Nous arrivons à la meilleure heure, 16h, il fait beaucoup moins chaud et surtout la lumière est magnifique.


En avant pour l'ascension
En avant pour l'ascension

On grimpe les 150 mètres pour accéder au sommet. On encourage Billie qui se sent submergé par l'ascension ; mais une fois en haut, quelle fierté !

150m à grimper
150m à grimper
Coucou lézard bizarre
Coucou lézard bizarre
Il nous faudra environ 45 minutes pour monter
Il nous faudra environ 45 minutes pour monter
La plus courageuse
La plus courageuse
Kymia déjà arrivée en un quart d'heure
Kymia déjà arrivée en un quart d'heure
On y est !
On y est !

Nous restons longtemps en haut à admirer la vue et à profiter du temps ensemble.


Le soleil qui se couche tranquillement
Le soleil qui se couche tranquillement
Bientôt la fin de notre mois collés à 5
Bientôt la fin de notre mois collés à 5

On se dit que ce monde regorge de choses merveilleuses et de paysages à couper le souffle. On regarde le soleil baisser tout doucement. Les enfants décident de redescendre en se jetant dans le sable.

Seuls au monde sur notre dune
Seuls au monde sur notre dune
Redescente en lâcher prise
Redescente en lâcher prise

Et là miracle ! la dune se met à "chanter". En vérité elle vibre plus qu'autre chose, mais on l'entend bien ce bruit de moteur d'avion ! On rentre au camp sous un beau coucher de soleil. Dans la voiture, silence. Chacun est dans le vagabondage de ses pensées.

Plein ouest !
Plein ouest !

Le camp propose des repas et on décide d'y dîner, faute d'autre chose dans ce minuscule village.


Les mantis, petits raviolis à la viande et à la pomme de terre
Les mantis, petits raviolis à la viande et à la pomme de terre

Mais Mustafa s'est renseigné et nous a trouvé un petit resto caché qui propose des plats beaucoup moins chers. On réserve pour demain soir !

La nuit se passe bien, le réveil à 8h par l'aspirateur derrière la yourte un peu moins.

2eme jour au parc, on va cette fois admirer les montagnes d'Aktau.


Les montagnes au loin !
Les montagnes au loin !

On s'arrête au passage à un site dont la légende dit que Genghis Khan s'y serait assis boire le thé !

La prochaine Genghis Khan au milieu des menhirs de son ancêtre
La prochaine Genghis Khan au milieu des menhirs de son ancêtre

Les montagnes d'Aktau sont indéfinissables ; multicolores, de formes variées, on a l'impression d'être sur Mars.


Une des plus belles étapes de notre voyage
Une des plus belles étapes de notre voyage

Elles s'étendent sur 30 kilomètres le long de la rivière Ili.


Marcher dans le lit de l'ancienne rivière
Marcher dans le lit de l'ancienne rivière
Le sol !
Le sol !

Leurs incroyables couleurs sont dues à des couches sédimentaires blanches, rouges, bleues et jaunes.

Les couleurs !
Les couleurs !

La formation des montagnes remonte à 400 millions d'années ! lorsque l'océan Téthys recouvrait la région, créant des couches de sédiments.

Jamais vu plus belles montagnes
Jamais vu plus belles montagnes

On marche pendant quelques kilomètres dans le lit asséché d'une rivière pour découvrir mètre après mètre ce fabuleux site. Les montagnes veillent sur l'intense sérénité du lieu. Encore une fois le silence. La beauté, et la paix.

On part à l'assaut du site
On part à l'assaut du site
La montagne jaune appelée "la yourte"
La montagne jaune appelée "la yourte"
La montagne rouge et blanche
La montagne rouge et blanche
Un vrai nuancier
Un vrai nuancier
Les montagnes rouges
Les montagnes rouges
Garanti sans filtre !
Garanti sans filtre !
Le clou du spectacle
Le clou du spectacle

Nous sommes seuls. Damien et Mustafa escaladent l'une des montagnes et la vue est époustouflante !

On prend un peu de hauteur
On prend un peu de hauteur
Vue d'en haut
Vue d'en haut

Nous aurons passé tout notre voyage dehors, au grand air, entourés de paysages perdus dans l'immensité du monde. Revenir s'enfermer dans notre maison va être difficile. Revenir aux interactions sociales va être encore plus difficile pour moi !

On repart et on fait une dernière étape au "château", un amas de roches volcaniques.


Le château
Le château
Où est Billie ?
Où est Billie ?
Lapin des steppes
Lapin des steppes
Bye le parc !
Bye le parc !

On admire notre dernier coucher de soleil du voyage.


Encore un coucher de soleil de qualité
Encore un coucher de soleil de qualité

Notre chauffeur conduit vite sur les pistes du parc naturel. Plus personne ne parle ; nos yeux sont occupés à emmagasiner les images du soleil couchant, et nos oreilles s'assoment encore des tubes de l'été ; la radio tourne et nous reconnaissons les chansons déjà maintes fois écoutées lors de nos différents trajets. Milàn se met d'ailleurs à chanter, ce qui fait bien rire Mustafa. Car évidemment il chante en phonétique ! et à priori son kazakh n'est pas encore au point.

On dîne au petit restaurant trouvé par Mustafa : c'est délicieux. On échange encore sur nos cultures ; il s'est marié il y a un an, et a perdu son alliance seulement une semaine après son mariage ! Il est très surpris que nous ne soyons pas mariés Damien et moi, et quand on lui dit qu'on connait à peine nos voisins il nous dit "mais je pensais que c'était comme les américains chez vous, que vous apportiez des cookies à vos voisins !"

Dernière soirée sous la yourte. C'est une vraie yourte traditionnelle mais pimpée avec tout le confort : lumière, multiprise, clim. On dort une dernière fois tous ensemble, par terre, avant de retrouver une vie plus occidentale.


Dernier jour. Direction Almaty, ancienne capitale du Kazakhstan. On s'arrête sur la route prendre un petit déjeuner qui se transformera en déjeuner vue l'heure. On prend l'autoroute, il y a de plus en plus de voitures. On hallucine toujours autant de voir le réseau gaz aérien traverser toutes les villes.


Le réseau gaz aérien qui défigure toutes les villes
Le réseau gaz aérien qui défigure toutes les villes

Je commence doucement à repenser au boulot : on n'imaginerait pas ça chez nous ! Mustafa nous dit que c'est parce que si le réseau est enterré, ils ont peur de ne pas voir les fuites de gaz !

On arrive à Almaty, la ville est embouteillée comme toutes les grandes villes et bordée par d'immenses montagnes aux sommets enneigés. J'aime l'ambiance très cosmopolite qui s'en dégage. Il y a beaucoup de nationalités qui se côtoient ici. Des chinois, des indiens, des russes, des kazakh, des kirghiz. Mais bon, retour à la réalité. Il y a du bruit, du monde et des constructions partout. C'est presque douloureux physiquement de vivre cette transition si brutalement.

Rue d'Almaty
Rue d'Almaty

Mustafa nous emmène au Green Bazar pour acheter quelques souvenirs et goûter les pommes d'Almaty (Almaty signifie littéralement "ville des pommes") mais ce n'est pas encore la saison.


Le Green bazar
Le Green bazar
Le secteur viande 🤢
Le secteur viande 🤢

Il nous conduit ensuite à la cathédrale Zenkov.


La cathédrale Zenkov
La cathédrale Zenkov
Trop beau !
Trop beau !

Comme j'aimerais que les monuments soient aussi colorés chez nous !

Les rondeurs de cette cathédrale sont un avant goût des cathédrales russes.

L'intérieur est très chargé, et nous arrivons en pleine messe !


Messe en cours
Messe en cours

Mustafa nous propose d'aller manger mais il est encore tôt, nous lui demandons de nous déposer à notre appartement pour le libérer.

N'ayant rien réservé pour cette dernière nuit il s'est occupé de nous trouver quelque chose. Il nous dépose dans une immense cité de barres d'habitations digne de la Courneuve. Notre appartement est au 10ème étage. J'ai le vertige.

On lui fait nos adieux et on le remercie chaleureusement pour son professionnalisme et son accompagnement pour notre intense semaine kazakh. On le sent ému ; il part rapidement on promettant de nous envoyer les photos qu'il a prises de nous.

Dernière soirée. Il pleut. A tour de rôle on se raconte notre étape préférée, notre hébergement préféré, notre moment le plus émouvant.

Demain, à cette heure-là, nous serons chez nous.


On l'a fait !


On a traversé l'Asie Centrale dans toute sa diversité. Palais ouzbeks turquoises, montagnes tadjikes, steppes kirghizs et canyons kazakh.

Notre itinéraire à travers l'Asie Centrale
Notre itinéraire à travers l'Asie Centrale

Merci infini à ma petite famille qui m'a suivi dans cette grande aventure, mes enfants qui ont l'habitude depuis plus de 10 ans de voyager en sac à dos, et qui ont semblé heureux d'être là, même s'ils auraient préféré partir avec les copains pour l'une et rester chiller sur les écrans pour l'autre... à ma petite Billie qui, en découvrant chaque jour un nouveau lit s'exclamait "trop chouette !", qui n'a jamais eu un moment d'impatience malgré les longues heures du route (on a pas entendu un seul "c'est quand qu'on arrive ??" de tout le mois !). Merci évidemment à Damien qui, en plus d'élever et d'aimer mes enfants chaque jour que Dieu fait, n'a jamais fait aucune différence. Il a apporté à notre voyage la bonne humeur et la légèreté qu'il fallait dans les moments de galère et de découragement. Je ne voyagerai plus sans lui !


Almaty-Istanbul, 6h45 de vol. Nous traversons les fuseaux horaires, impossible de savoir quelle heure il est. Je flotte entre 2 eaux, entre 2 émotions, celle du départ et du cœur gros de rentrer, de quitter cette parenthèse pour revenir au quotidien, et de la sérénité de rentrer chez moi, dans mon cocon, retrouver ma famille et mon chat, reprendre mes repères.


Istanbul. On commence à réentendre parler français. On achète du chocolat au duty free pour contrer la mélancolie qui arrive.

Istanbul-Paris. Dodo tout le vol
Istanbul-Paris. Dodo tout le vol

Je réfléchis déjà intensément à notre prochain départ. Damien me dit qu'il aimerait vivre toute sa vie sur les routes. Je crois que je l'ai converti. Comme je le dis toujours, les voyages ce ne sont pas des vacances. On ne rentre pas reposés, mais le cœur rempli. J'aime toujours recevoir ces petites piqûres de rappel ; nous sommes des ultra privilégiés dans ce monde ; l'humanité n'est pas morte ; les frontières n'existent pas ; nous sommes tous pareil.


A vous tous qui m'avez lu pendant ces longues semaines, merci. Un vrai merci sincère qui vient du cœur, car à notre époque où tout va vite, prendre le temps est un acte de résistance. Le saviez-vous ? Quelques jours avant notre départ, j'ai gagné le premier prix d'un concours d'écriture. Pendant 2h les 69 candidats ont été appelés un par un. Sauf moi. Parce que j'avais gagné, et que j'ai du donc attendre 2h pour entendre mon nom, alors que je pensais juste qu'ils m'avaient oublié.

J'aime écrire, et à l'heure des réseaux sociaux où tout doit être condensé, c'est ma résistance à moi de continuer à écrire longuement.

Et pourtant. Je vis un déchirement personnel fort à partager ces moments-là. Je ne trouve pas de réponse, alors pour l'instant je continue à écrire. Pour ne pas oublier. Pour les enfants. Pour raconter ce que certains n'ont pas la chance ou l'envie de vivre.

Il y a, je trouve, quelque chose d'insolent à raconter nos voyages, quand tant d'entre nous ne peuvent pas se payer des vacances même à 50km de chez eux ; il y a quelque chose d'obscène à partager des photos de nos repas quand certains, pas si loin, meurent littéralement de faim ; il y a quelque chose d'indécent à partager nos moments heureux quand beaucoup sont écrasés de malheur, enfermés dans une chambre d'hôpital à essayer de combattre la maladie, ou à accompagner un enfant, un parent malade ou en fin de vie. Je sais comme cela peut être insupportable de voir le soleil briller pour certains quand on traverse une tempête orageuse ; cette absurdité à voir le soleil se lever quand on est dans une pénombre sans fin.

Si certains me lisent en vivant cette violence intérieure sourde, sachez-le : un matin les mammatus seront de retour. Et ils annonceront la fin de l'orage.


A bientôt !



3 commentaires


Agnès
il y a un jour

Que d'émotions en te lisant, merci, merci pour ce partage, Et bravo à toute la famille qui a adhèré à ton projet!

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Invité
il y a 2 jours

Je me répète c'est MAGNIFIQUE et j'adore ton récit. Quel voyage de Ouf.

Bisous Eléonore

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Invité
il y a 2 jours

J'ai les yeux qui piquent en te lisant, trop contente de partager vos aventures et tes réflexions humanistes

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