Kazakhstan - lacs Köl-Say et Kaindy
- hmargaux
- 3 août
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 7 jours
Le passage de la frontière Kirghizstan/Kazakhstan se fait en 15 minutes : notre record de rapidité ! Je suis extrêmement soulagée : la veille du départ, en faisant l'enregistrement pour l'avion, je me suis rendu compte que le passeport de Billie périme en janvier, et qu'il ne sera donc pas valable 6 mois après notre date de retour comme le demandent très généralement les pays. Par chance, le Kazakhstan n'a pas cette exigence. Mais dans le doute, j'avais toujours la peur d'être refoulés à la frontière..ça ne sera pas le cas. Ouf !
Quelques jours seulement avant notre départ, alors que Shad devait nous accompagner pour notre semaine kazakh, il m'informe qu'une législation toute récente empêche les chauffeurs/guides kirghiz de passer leur véhicule côté kazakh. En catastrophe j'ai dû retrouver quelqu'un pour nous conduire sur nos étapes au Kazakhstan ; encore une fois, impossible de louer une voiture sans passer par une grosse ville et de toute façon nous ne faisons pas de boucle. La frontière est déserte, pas un taxi ni d'un côté ni de l'autre. Nous sommes en pleine campagne.
Ainsi donc nous avons rendez-vous avec Mustafa qui nous accompagnera au Kazakhstan. A la frontière, personne. Il faut dire que nous avons passé la frontière si rapidement que nous sommes en avance. Et on se rend aussi compte qu'au Kazakhstan il y a une heure de moins. Décidément, nous sommes vraiment mauvais en horloges mondiales ! Un russe nous partage sa connexion et nous prévenons Mustafa que nous sommes arrivés (avec une heure d'avance donc).

45 minutes plus tard, il arrive. Sa voiture est plus petite et beaucoup moins confortable mais nous roulons depuis 15 minutes que j'entends déjà Damien parler géopolitique avec lui. Il parle très bien anglais et a beaucoup d'humour.
La route est très mauvaise ; des vagues dans la route font qu'elle rebondit et nous sautons au plafond de la voiture tous les 100 mètres.
L'environnement ne ressemble pas du tout au Kirghizistan. Ici les steppes se confondent avec le désert. Il n'y a rien autour de nous. Pas âme qui vive.

On déjeune rapidement dans un petit restaurant à l'entrée d'un village.



Première étape, le village de Saty. De là nous achetons de l'eau et nous parcourons encore quelques kilomètres jusqu'à notre campement.
Arrivés sur place, c'est la douche froide. On dirait un terrain vague sur lequel on aurait planté 5 yourtes en fer, au milieu de de tas de briques et de monticules de terre. Le premier soir nous sommes 14 au camp et il n'y a qu'une douche, qui se trouve dans un sauna (??). Nous retrouvons les toilettes habituelles au fond du jardin. Dans toute la vallée on observe ces camps disséminés un peu partout sur des terrains vagues. Le tourisme se développe n'importe comment.


L'après-midi est déjà bien entamée mais on décide d'aller visiter le lac Köl-Say, une des raisons pour lesquelles on est là. Après la route, on a besoin de se dégourdir les jambes.

D'un bleu intense, enfoncés entre les rives de escarpées de milliers d'épicéas, les lacs Köl-Say sont au nombre de 3, reliés par des sentiers piétons. Malheureusement, pour cause d'enfant de 5 ans, nous ne pourrons pas aller plus loin que le 1er (8km aller juste pour rejoindre le second).
Sur place, c'est très nuageux et, nouvelle douche froide, hyper touristique. Nous qui sortons d'un pays où nous n'avons vu quasiment personne ! On ne se laisse pas abattre et on va faire un tour en pédalo sur le lac, faute de pouvoir se baigner : l'eau est si pure et claire qu'elle est bue par les habitants de la vallée.



De retour au camp, on nous prépare le plat national, le beshbarmak, qu'on mange sous la yourte. Il s'agit de morceaux de mouton et de boeuf longuement bouillis et servis sur des nouilles plates avec des oignons. Ça change des plovs !

Le lendemain, après un réveil avec la sono du voisin, Mustafa vient nous chercher pour nous emmener chez un ami à lui.


On part au lac Kaindy. Quand j'ai commencé à me renseigner sur l'Asie centrale, je suis tombé tout de suite en amour sur ce lac, et j'ai absolument voulu aller au Kazakhstan pour le voir.

C'est un lac bleu canard, alimenté par une rivière glaciaire et piqué de troncs d'épicéas. En somme une forêt (morte) dans un lac de montagne. Les troncs sont parfaitement conservés grâce à l'eau glacée qui maintient les racines depuis des décennies. Il a été créé par le tremblement de terre de 1911.

Mais ce lac se mérite. Il faut un 4x4 pour y aller, car la piste est catastrophique et nous traversons plusieurs fois la rivière Kaindy.
L'ami de Mustafa nous embarque dans son vieux camion militaire soviétique. Ces engins sont increvables ! On est secoués dans tous les sens, on en profite pour faire un téléphone arabe : entre les secousses et le bruit du camion, les résultats sont hilarants !


Au bout de 45 minutes, nous arrivons à un parking d'où nous décidons de monter au lac à pieds (la grande majorité des gens montent à cheval mais notre mésaventure à Son Kul nous refroidit).

Mustafa nous emmène sur un chemin interdit et fermé par des barbelés. On se dit qu'il connait....rapidement nous arrivons sur des pontons, la balade est très sympa. Un éboulement a détruit un ponton, nous comprenons pourquoi le chemin était fermé. Un peu d'escalade et nous voilà en haut !


Je suis trop contente de voir en vrai ce lac unique au monde ! Il y a du monde mais moins qu'hier. Le lieu est vraiment très poétique et les nuages gris ne font que renforcer le sentiment mystique qui s'empare du lieu. On profite un bon moment sur place, mais le temps est très menaçant et nous commençons déjà à recevoir quelques gouttes (on est tous en tee shirt bien sûr !)


On redescend sous une pluie battante et sous les éclairs ; l'orage se rapproche. On file se mettre à l'abri dans la voiture militaire et on redescend.
Mustafa nous emmène manger dans un resto à la mode et nous rentrons au camp, pressés d'en partir. On subit un peu mais je remonte le moral des troupes en leur disant que demain j'ai réservé un hôtel 4 étoiles. Je sens le truc bien foireux (on est quand même au Kazakhstan) mais ils s'accrochent à ça. Les garçons filent se doucher au sauna. On rigole de l'absurdité des choix faits ici, un sauna plutôt qu'une douche ou un wc supplémentaire, et on profite du confort relatif : on a de l'électricité dans la yourte. Point positif supplémentaire : la famille du camp a un petit chaton adorable que Billie a du mal à lâcher.

Demain, on part à 8h. Grosse journée en perspective pour notre 2ème étape au Kazakhstan.
🩵💗💖💞