Kazakhstan - Canyon Charyn
- hmargaux
- il y a 6 jours
- 3 min de lecture
Nous quittons enfin ce camp qui a mis nos nerfs à rude épreuve mais nous ne sommes pas au bout de nos peines.

Au bout de 20 minutes, Mustafa s'arrête pour prendre de l'essence mais on repart bredouille : la station n'a plus d'électricité.
A la seconde, 10 km plus loin, idem. En fait il y a une panne d'électricité dans toute la région.
Assis sur le rebord en béton de la station en attendant de trouver une solution, on regarde les gens s'arrêter et repartir, et on va à la rencontre d'une voisine qui ramasse des abricots. Faute de pouvoir dialoguer, on échange des sourires et on repart avec des abricots tout juste cueillis.

Mustafa ne se démonte pas et part au garage en face de la station. Après d'âpres négociations, il réussi à convaincre le gérant du garage à siphonner le réservoir d'une voiture en réparation et au bout d'une heure nous pouvons repartir.
On fait un stop rapide au Black Canyon, superbe, et on admire la rivière Charyn qui coule en contrebas, sur 400 km.

La route est longue. Pendant des centaines de kilomètres, nous traversons des steppes désertiques. Pas une maison, pas un arbre. Rien. A perte de vue, le vide. C'est très déstabilisant.

Puis, soudain, des énormes blocs de grès rouge s'élèvent du sol : nous arrivons au canyon Charyn.

Il est 13h, vraiment la pire heure pour venir au canyon. Il fait très chaud. Mais les aléas du voyage...on s'estime heureux d'y être alors que des dizaines de véhicules attendent encore à la station-service. On mange tranquillement puis on laisse Milàn et Billie au bureau des visiteurs, climatisé, avec le WiFi. Ils regarderont un film le temps que l'on fasse la balade dans une partie du canyon, la Vallée des Châteaux. Large de 20 à 80 mètres, il tire son nom des formations géologiques qui rappellent la forme des donjons des châteaux. Il s'étend sur 80 km et est vieux de 12 millions d'années !



Nous marchons pendant 3 km dans le ravin, profond de presque 100 mètres. Il y a assez peu de monde, pourtant c'est l'un des plus beaux canyons du monde. On se croirait totalement en Arizona.

C'est vraiment très beau, très chaud bien-sûr, mais ce qui me marque le plus, c'est le silence. C'est un silence sourd, très particulier. Pour la première fois de toute ma vie, j'entends le vent. Je veux dire, j'entends le sifflement du vent qui se propage dans le canyon. Je n'entends que ça.

Le clou du spectacle c'est quand nous arrivons au bout de la rando, au bord de la rivière Charyn.

Les couleurs sont magnifiques et Damien ne résiste pas à une baignade rafraîchissante malgré les panneaux déconseillant fortement la baignade à cause du courant.

Mais il faut remonter....et c'est le plus difficile, sous la chaleur, pour Kymia qui se tape une migraine de l'enfer et moi un mal de ventre des ténèbres. On avance, un pas après l'autre, on tente malgré tout de regarder encore une fois ces incroyables paysages.


La lumière a changé et les couleurs des roches aussi. Eclairés par le soleil à l'aller, elles étaient oranges et dorées. Au retour, elles sont rouges.


Nous sommes épuisés, mais une fois arrivés, je motive Damien à faire la rando supérieure, du haut du canyon.


Les vues sont totalement différentes et toutes aussi belles avec la lumière qui baisse.

Mustafa nous conduit ensuite à Zharkent pour passer la nuit. Nous prenons l'autoroute et longeons un chemin de fer. Toujours les steppes à perte de vue et quelques éoliennes qui semblent tombées du ciel. Il fait nuit noire, nous sommes à 30 km de la frontière chinoise.
Mustafa nous explique qu'il y a beaucoup de réfugiés Ouïghours ici, et d'ailleurs Milan goûtera un de leurs plats.

Mais nous ne voyons que des Russes, et celle qui tient l'hôtel 4 étoiles semble sortie d'un film de 1990. Les dents en or, les murs au papier peint de grosses fleurs, les tapis longs de centaines de mètres. Nous sommes remontés dans le temps.


Exténués, on s'endort en 5 minutes.
Superbe!
Mais Quelle aventure!